DIRE QUE LE RÊVE EST FOU
Les Héliotropes : une alternative à l’exclusion
Fondée en 2005 à l’initiative de parents ayant des enfants en grande détresse, l’asbl les Héliotropes s’occupe d’adultes hommes et femmes souffrants d’un double diagnostic : une déficience intellectuelle et un trouble psychiatrique associé. Si nous avons tous des représentations sur la déficience mentale et sur les troubles psychiatriques, il semble qu’une grande majorité d’entre nous, et même les acteurs de terrain, ignorent ce que peut donner la conjonction de ces deux souffrances réunies. Souffrir de déficience intellectuelle et de maladie psychiatrique implique que le terme d’adulte perde tout son sens, il y a des mots qui joints à d’autres ne veulent plus rien dire. Nos patients, testés au Vineland (test qui mesure les habilités sociales, cotées en âge) oscillent entre un âge allant de 1 mois à 3 ans 11 mois… !
Les symptômes développés sont tellement massifs, envahissants et difficiles à gérer qu’une grande majorité de lieux les refusent, les uns prétextant n’être pas habilités à travailler avec le handicap, les autres avec la maladie mentale. Ils restent donc en famille, seul lieu qui résiste tant bien que mal, à manifester des symptômes tels que le retrait, l’agressivité, l’automutilation, les cris, la circulation intempestive, les balancements, les stéréotypies. Rares sont les cas où ces symptômes se retrouvent isolés, généralement, il y en a plusieurs à la fois.
Une petite asbl aux grands projets
Aux Héliotropes, nous nous sommes attachés à cette population particulière, intervenant auprès d’elle au départ de deux outils : une cellule mobile d’intervention qui se déplace dans tous les lieux qui malgré tout, ont fait place à ce type de population et qui nous interpellent pour des difficultés majeures d’encadrement…Les situations sont très généralement au bord de la rupture et de l’exclusion. Nous y travaillons le maintien de la place par un soutien actif des équipes (coaching, organisation d’un réseau de partenaires pour travailler à plusieurs…).
Nous avons également développé un accueil en centre thérapeutique de jour où nous accueillons et tentons d’apporter du soin à ceux qui se sont déjà fait exclure où n’ont jamais pu trouver place. Nous avons soigné cet accueil, le pensant sous une offre multiple d’ateliers qui se répètent de semaines en semaines et où travailler tous ces symptômes envahissants afin de les resocialiser petit à petit. Chaque atelier a sa place, chacun est invité à y trouver la sienne, à développer de nouvelles compétences et y travailler ses difficultés.
Ainsi, du lundi au vendredi, tous circulent et travaillent dans nos ateliers d’hippothérapie, pastels, cuisine autonome, journal des Héliotropes et collage, outils de communication, asinothérapie (ânes), ferme, potager, acrobatie-théâtre, randonnée, scribe, contes, marionnettes, psychomotricité, perles, sport, relaxation, photos… Les difficultés s’y travaillent et le quotidien nous permet de témoigner qu’aucune situation n’est définitivement perdue et qu’il reste toujours quelque chose à faire, que des avancées parfois surprenantes et spectaculaires sont possibles.
Après ce travail de resocialisation, de nouveaux lieux de vie sont cherchés (si tant est que cela réponde à la demande des parents) et notre cellule mobile vient en renfort de la nouvelle équipe qui veut bien accueillir, offrant un éclairage sur la situation, sur les difficultés et les stratégies à même de maintenir l’apaisement obtenu.
Un projet qui ne peut exister sans votre aide financière !
Les Héliotropes, c’est aussi une asbl qui a besoin d’aide encore et davantage.
Si notre cellule mobile d’intervention est subsidiée par l’Awiph, notre centre thérapeutique de jour fonctionne en fonds propres, sur base de dons.
Sans ces dons, petits ou grands, l’activité qui cherche à offrir du soin et de l’accueil à ceux-là dont personne ne veut devra s’arrêter.Petits sans pourtant être des enfants, grands sans toutefois être des adultes, nos patients sortent de tous les critères des appels à projets.